Pour le prospectiviste Thierry Gaudin, nous vivons une révolution cognitive. Nous sommes en train de franchir « le mur du temps ». La course à la puissance, fondée sur des mythes hollywoodiens, précipite les crises au lieu de les résoudre. Nous avons besoin de changer de vision du monde et d’apprendre à vivre en empathie avec la nature.
En effet, la transformation systémique en cours est structurée non plus par l’impératif matérialiste, mobilisant matière et énergie, mais par la problématique de la vie et de l’information au sens de « ce qui donne forme à la matière », comme l’a noté le philosophe Gilbert Simondon. Il en résulte que les finalités ne se résument plus à des performances permises et mesurées par du calcul. Elles consistent à exprimer et préserver la vie sous toutes ses formes, par l’empathie entre humains, avec la nature, les animaux, et même les plantes. En résumé, l’avenir ne se laisse pas enfermer dans une logique de calcul.